VENDREDI 18 OCTOBRE, À 20H30, CAFÉ CULTUREL  » PLACE DES ARTS  » (10, place Voltaire, 11100 NARBONNE) :  RENCONTRE AVEC L’ÉCRIVAIN ARNO BERTINA, à propos de son nouveau livre, L’ÂGE DE LA PREMIÈRE PASSE, Rencontre avec des adolescentes, filles-mères prostituées à Point-Noire au Congo (éditions Verticales, 2020).

Dans L’Âge de la première passe, l’écrivain Arno Bertina détaille les raisons qui conduisent des mineures congolaises sur le sentier de la prostitution. Engagé aux côtés d’une ONG pour laquelle il aura animé un atelier d’écriture, trois années durant, Arno Bertina esquisse la sanguine d’une génération marquée au fer par la violence des hommes, et il délivre un récit fiévreux au sein duquel le lecteur trouvera pourtant des raisons d’espérer, tout en pénétrant les arcanes de la misère humaine, quand la vie prend l’allure d’un ciel en creux.

PRÉSENTATION DU LIVRE PAR L’AUTEUR :
« Ceci n’est pas un essai sur le Congo. Cinq longs séjours, à l’invitation d’une ONG, ne permettent pas d’écrire sur un pays. Ce n’est pas non plus un récit de voyage. Alors quoi ? C’est assurément un livre sur les filles des rues que j’ai rencontrées à Pointe-Noire et Brazzaville, dont j’ai voulu décrire la force et les blessures. Mineures n’ayant pas d’autres ressources que la prostitution, souvent orphelines et déjà mères, elles se métamorphosent dès la nuit tombée pour « faire la vie ». Mais peut-être est-ce aussi un livre sur ce monde qui est le leur, avec sa misère et ses mystères, et sur ce qu’il a déplacé en moi

[…] Écrire sur ces jeunes femmes du Congo ne pouvait se faire sans respecter tout ce qui m’échappe. Si j’avais prétendu, en écrivant, donner quantités de clés, immanquablement j’aurais accumulé les erreurs, les approximations. Immanquablement je les aurais colonisées, engluées dans mon regard d’Européen rationalisant tout, faisant la morale à tout va. J’ai voulu que mon livre soit exactement le contraire : j’approche l’ombre (tout ce qui me déroute) sans faire croire que je sais où se trouve l’interrupteur. Je parie sur le fait que ces jeunes femmes connaissent mieux que moi leur situation, ce qui les aide à tenir et ce qui est mauvais pour elle. En les respectant ainsi, je les aide peut-être à trouver en elles le courage pour construire, grâce à l’ONG, une vie meilleure.» Arno Bertina.

ÉLOGE DE LA PRESSE :
Le magazine Marianne 4 juin 2020 :  » Après Des châteaux qui brûlent, roman très réussi qui racontait une insurrection et une séquestration, Arno Bertina s’aventure de manière non moins réussie dans le récit de la prostitution de jeunes congolaises. Un texte frontal, beau bien que terrifiant, qui préfère le réel à la morale. » (Benoît Legemble)

La Libre Belgique, juin 2020 :  » Il y a de la poésie, de la colère, de l’empathie dans ces pages incarnées où, malgré le pire, brillent des filles animées par une inaliénable volonté de tenir debout. De sa position d’observateur sensible et respectueux, Arno Bertina leur offre d’exister au-delà des raccourcis et des clichés. On ne libère pas les gens en fonction d’une idée de la liberté qui n’est pas la leur, on ne les libère pas à leur corps défendant ou en les effrayant. » (Geneviève Simon).

L’AUTEUR :
Arno Bertina né en 1975 est écrivain. Il est l’auteur de plusieurs romans, récits, essais, extrêmement inventifs par leur forme (de la phrase à la structure d’ensemble du livre), ou récits et personnages sont portés, levés, par un souci de vitesse et de libération – libération de la langue, des sens, du sens ; libération identitaire.
Dans plusieurs de ses romans, il interroge le rapport mobile aux identités (Le Dehors, Appoggio, Anima Motrix, Je suis une aventure..).
Ses récits composent une vaste suite des démunis, des exclus (ainsi, La Borne S.O.S. 77Numéro d’écrou 362576 ), et ce, en continuité avec son exigence d’une vie solidaire des ceux qui n’ont pas ou plus de place dans notre monde.
Depuis 2015, il effectue plusieurs séjours au Congo où il anime des ateliers d’écriture auprès de jeunes femmes prostituées. Sur cet engagement a écrit un texte bouleversant qui préfigure le récit L’Âge de la première passe : « Ce qui me relie à cette fille-mère de Pointe-Noire, au Congo, prostituée déclarée sorcière », paru dans la Revue NRF (Éditions Gallimard, 18-05-2017).

Bibliographie
Le Dehors ou la migration des truites, Actes Sud, 2001, roman.
Appoggio, Actes Sud, 2003, roman.
La Déconfite gigantale du sérieux, Lignes/Leo Scheer, 2004 (sous le pseudonyme de Pietro di Vaglio), essai/fiction.
Anima motrix, Verticales, 2006, roman.
Anastylose, Fage, 2006, farce archéologique (en collaboration avec B. Gallet, Y. De Roeck et L. Michaux).
J’ai appris à ne pas rire du démon, Naïve, 2006, fiction biographique.
Une année en France, Gallimard, 2007 (en collaboration avec F. Bégaudeau et O. Rohe), essai.
Ma solitude s’appelle Brando, Verticales, 2008, récit.
La Borne SOS 77, Le bec en l’air, 2009, fiction (en collaboration avec L. Michaux).
Énorme, éditions Thierry-Magnier, 2009, photoroman pour ados (avec le collectif Tendance Floue).
Dompter la baleine, éditions Thierry-Magnier, 2012.
Je suis une aventure, Verticales, 2011
J’ai appris à ne pas rire du démon, Actes Sud, 2015
Des lions comme des danseuses, La Contre allée, 2015
– Des châteaux qui brûlent, Verticales, 2017
L’Âge de la première passe, Verticales, 2020.

LE LIEU : l’ESPACE CULTUREL « PLACE DES ARTS » , 10 place Voltaire (vitrine donnant sur la place), 11100 NARBONNE

Place des Arts est un espace culturel privilégiant la poésie, les rencontres-lectures littéraires et la musique. Il est situé 10 place Voltaire, 11100 NARBONNE. Il est géré par l’Association Mille Poètes en Méditerranée.

POUR S’Y RENDRE :
– Depuis Carcassonne, Lézignan : Sur la D. 6113 (ex. N. 113), traverser Montredon-des-Corbières. Aller toujours tout droit ; entrer dans Narbonne ; suivre l’avenue de Toulouse / avenue de Bordeaux jusqu’au carrefour avec feu rouge. Prendre à gauche, boulevard du Maréchal Joffre, puis à droite rue Arago ; continuer sur place Voltaire.
– Depuis Cuxac-d’Aude, Coursan, Gruissan, Perpignan : aller au carrefour de la Médiathèque et du pont du canal, pour rejoindre le boulevard F. Mistral allant vers la gare. Passé le canal, en face de l’esplanade de la Médiathèque, prendre tout de suite à droite rue Jean Jaurès, puis immédiatement à droite en repassant sur le canal, rue Voltaire jusqu’à la place Voltaire.