Dimanche 29 août 2021, 17h

ESPACE CULTUREL (Salle G. Brassens)
place du 14 juillet, 11800 BARBAIRA

 RENCONTRE avec l’écrivain suisse  DANIEL DE ROULET :

« LA QUESTION DE L’ATOME », à partir de son dernier récit,
La France atomique (éditions Héros-Limite, mai 2021) et de sa saga « La Simulation humaine » composée de dix romans sur l’histoire du nucléaire

Entrée libre et gratuite.

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Daniel de Roulet né à Genève en 1944 est un écrivain suisse de langue française. Il est le fils d’un pasteur protestant et a passé son enfance à Saint-Imier dans le Jura suisse. Il a été architecte et informaticien dans l’industrie nucléaire, puis à l’hôpital de Lausanne. Depuis 1997, il est écrivain à plein temps. Il a publié une trentaine de livres (romans, récits, chroniques, essais…)
Daniel de Roulet a été fiché et observé par les autorités fédérales durant plusieurs années, après avoir signé une pétition en faveur des objecteurs de conscience. Son livre Double paru en 1996 est basé sur cette expérience

.

Le 5 janvier 1975, Daniel de Roulet a incendié le chalet du magnat de la presse allemande Axel Springer situé sur un alpage au-dessus de Rougemont. Il a rendu publique sa responsabilité dans le livre Un dimanche à la montagne (2006), après le délai de prescription. À l’époque Springer était considéré comme un nazi. Par ailleurs, Daniel de Roulet est marcheur et court des marathons, de New York à Beyrouth, en passant par Londres, Paris, Athènes…
Il a publié un cycle romanesque constitué de dix romans. Ils retracent, à travers l’histoire de deux familles, l’épopée du nucléaire qui va d’Hiroshima à Fukushima, du triomphe de la science à la mise en cause de sa démesure.
Il est également l’auteur de chroniques de voyage et d’essais critiques autour de la notion de « mondialité » qui est pour lui, au contraire de la mondialisation, le côté positif de la nouvelle donne contemporaine qui permet d’envisager une suite à la modernité.
Ses livres sont régulièrement traduits en allemand, anglais, italien et espagnol ; ils ont reçu de nombreux prix.

Bibliographie sélective :

  • L’Envol du marcheur, Labor & Fides, 2004
  • L’Homme qui tombe, Buchet-Chastel, 2005
  • Un dimanche à la montagne, Buchet-Chastel, 2006
  • Kamikaze Mozart, Buchet-Chastel, 2007
  • Tu n’as rien vu à Fukushima, Buchet-Chastel,2011
  • Fusions, Buchet-Chastel, 2012
  • Écrire la mondialité, La Baconnière, 2013
  • Le Démantèlement du cœur, Buchet-Chastel, 2014
  • Tous les lointains sont bleus, Phébus, 2015
  • Dix petites anarchistes, Buchet-Chastel, 2018
  • À la garde. Lettre à mon père pasteur, Labor et Fides, 2019
  • L’Oiselier, récit, éditions La Baconnière, mars 2021
  • La France atomique, éditions Héros Limite, mai 2021.

 

LA FRANCE ATOMIQUE (éditions Héros Limite, mai 2021)

Sur les traces d’un best-seller français qui racontait Le Tour de la France par deux enfants (8,5 millions d’exemplaires), Daniel de Roulet a suivi les fleuves et la côte atlantique où sont édifiés les 56 réacteurs nucléaires encore en service dans l’Hexagone. Il se renseigne sur l’histoire de chaque site, commente les prouesses des ingénieurs, documente l’épopée des pionniers, sans oublier le charme des paysages. Dix ans après la catastrophe de Fukushima, au lieu de dresser une fois de plus le bilan d’une industrie nucléaire qui, après un mea culpa du bout des lèvres, se présente désormais avec une stratégie teintée de vert, Daniel de Roulet a préféré un état des lieux quasi touristique et raconter in situ la réalité, notamment économique et sociale, de ces imposants « monuments » et des lieux qui les accueillent. Ou ont lutté contre.

Mais l’enthousiasme pour l’industrie que les deux enfants manifestaient au 19e siècle n’est plus possible aujourd’hui. Depuis la fin du siècle dernier, plus aucune nouvelle centrale n’a été mise en service en France et le chantier de l’EPR de Flamanville, promis pour 2012, accumule les difficultés.

Avant qu’un jour ne disparaissent les grands panaches blancs au sommet des tours de refroidissement, Daniel de Roulet se livre à un devoir d’inventaire, balade critique et littéraire, sur l’ère de l’atome.

LA PRESSE EN PARLE :

Magazine littéraire En attendant Nadeau, 23 juin 2021, par Norbert CzArny, « Un dosimètre pour jouet »

En 2022, l’espace de stockage de matières radioactives dans la région de Fukushima arrivera à saturation. Il faudra aussi trouver quoi faire des millions de tonnes d’eau stockées dans des cuves qui auront bien vieilli. D’autres questions insolubles existent à La Hague et ailleurs en France. Sans parler du risque que fait courir le manque d’eau, qui oblige à l’arrêt des centrales. Sécurité, insécurité : ces mots reviennent lancinants dans de vains débats télévisés. Mais la sécurité de notre humanité prise dans l’engrenage de l’atome se pose de façon intense. Dix ans après Fukushima et vingt-cinq ans après Tchernobyl, La France atomique, de Daniel de Roulet, dresse l’inquiétant état des lieux.

Daniel de Roulet propose un voyage sur les traces de Julien et André, les héros du Tour de la France par deux enfants, ce manuel classique de la Troisième République – quand il n’y avait pas encore de nucléaire… L’ironie de l’auteur n’ôte rien à la gravité du propos. Roulet n’a rien contre le progrès et il aurait aimé rester enthousiaste face à l’automobile, au Concorde ou à ce qui permet de produire de l’énergie pour tous. Seulement, dans son village horloger de Suisse, les ouvrières qui étalaient le radium sur les aiguilles de la montre contractaient des cancers de la bouche. Les ouvriers de l’atome, ces « nomades du nucléaire » ou « viande à REM » meurent dans l’indifférence ou la gêne. Ils passent d’une centrale à l’autre, nettoient ou réparent. Parfois on les voit venir d’Europe orientale et on oublie les horaires légaux. Jusqu’à ce que cela s’apprenne. Bouygues en sait quelque chose, il en usa à Flamanville.

Le manque ou l’excès soudain d’eau peut rendre dangereuses les centrales. Lesquelles se trouvent à proximité de grandes villes. Si un nuage toxique survolait Bugey, il faudrait évacuer Genève ou Lyon. Tout dépendrait du sens du vent. À Chinon ou dans les autres sites de bord de Loire, des vignobles disparaitraient, et ceux qui en vivent avec. Roulet va de centrale en centrale, comme un touriste qui choisirait ces sites plutôt que les châteaux ou autres monuments. Peut-être parce que ces lieux industriels, ces centrales atomiques plutôt que nucléaires (l’EDF parle de façon euphémique de centrales d’énergie), on en gardera la trace dans les millénaires à venir, si millénaires il y a.

LA SIMULATION HUMAINE (SAGA SUR L’HISTOIRE DU NUCLÉAIRE, comprenant dix romans) :

 » Je présente ici une expérience d’écriture qui a duré vingt-quatre ans, pendant laquelle j’ai publié les dix tomes d’une saga qui commence à Hiroshima et finit à Fukushima. Je précise comment je l’ai écrite, construite, déconstruite, et à peine reconstruite.
J’ai commencé à écrire La Simulation humaine (SH) en 1990. Lors d’un séjour de six mois à New York en 1992, j’ai terminé deux romans. L’un se passait à Harlem, l’autre pendant le marathon de New York. Les personnages de ces deux romans étaient vaguement parents. Ils vivaient au début des années 90, donc à l’époque où j’écrivais. Pour le premier de ces deux romans, que je rapportais de New York, j’ai trouvé un éditeur. Et c’est devenu Virtuellement vôtre, publié par Canevas en 1993. Le héros en est Vladimir vom Pokk, dit Work. Le deuxième roman, La Ligne bleue, a été publié l’année suivante au Seuil. Il met en scène l’architecte Max vom Pokk, né en Franche-Comté et l’ingénieur Shizuko Tsutsui, née elle, à Nagasaki. Le roman raconte en parallèle un attentat anti-nucléaire. L’année suivante chez le même éditeur paraît Bleu Siècle qui, par ce bleu dans le titre, annonce la continuité avec le précédent. Les personnages principaux en sont le grand-père de Max et la petite-fille de Shizuko. Le temps du récit est contemporain de son écriture, et 1996 est l’année où ce grand-père devient centenaire. Le chapitre 13 est intitulé La simulation humaine, ce titre étant annoncé comme une « épopée » dont mes personnages seraient les héros. Bien que les deux familles, vom Pokk et Tsutsui, soient présentes désormais dans chaque roman, il n’est pas nécessaire que le lecteur ait connaissance des romans précédents pour comprendre le nouveau. Ce principe ne changera pas au fur et à mesure de la publication de la saga. En 1999 chez le même éditeur, paraît encore un titre en bleu, Gris-bleu, dont il est dit en 4e de couverture qu’il fait partie de La simulation humaine. C’est le journal intime du fils de Shizuko. Mais cette fois l’action se situe en 1991, donc avec un certain décalage par rapport à la période d’écriture. En 2001, aurait dû paraître Fusion qui se passe dans un gratte-ciel avec des gens qui se jettent par les fenêtres, mais je n’ai pas trouvé d’éditeur, comme je l’explique ailleurs (Écrire la mondialité), en raison notamment de la trop grande proximité de la fiction avec la réalité du 11 septembre 2001. En 2002, j’ai publié, simultanément en anglais, en allemand et en français, un feuilleton à épisodes sur internet, Davos terminus. À Davos, cet hiver-là, Max vom Pokk fréquente le World Economic Forum. L’action se déroule le jour même de la parution de chaque épisode, comme s’il s’agissait d’un compte-rendu de faits réels. À ce point de l’écriture de la SH, je considérais que les cinq tomes parus formaient un tout que je ferais publier comme tel une fois que j’aurais retravaillé Fusion. En 2005, chez Buchet-Chastel, est paru L’Homme qui tombe. C’est l’histoire écrite à la première personne des quelques secondes au cours desquelles Georges vom Pokk, le cousin de Max, tombe d’un toit. Il est ingénieur nucléaire et revient du Japon. Le temps du récit est contemporain de son écriture. L’année suivante, j’ai présenté à mon éditeur un très gros roman qui reprenait les éléments de Fusion, toujours inédit, précédé d’une vaste fresque retraçant les premières années du nucléaire militaire puis civil. Les personnages en étaient la jeune Shizuko et le jeune Max. Le récit commençait en 1938, avant leur naissance. Mais ce gros roman, dont l’action s’étalait de 1938 à 1988, a été jugé trop volumineux, il se terminera donc en 1968, juste avant la rencontre de Max et de Shizuko et s’appellera Kamikaze Mozart, publié en 2007. À cette date, la SH comporte donc sept tomes, mais l’ordre de leur publication ne correspond pas à la chronologie de l’action. Le septième publié est le premier dans la chronologie de la saga.

En 2009, Buchet Chastel publie Le Silence des abeilles qui met en scène la fille et le fils de Shizuko comme personnages secondaires. L’action est contemporaine et parle de l’entreprise Bleu Siècle qui était propriété du vieux vom Pokk, mort en 1996.
La publication de Fusions (avec s cette fois) qui raconte le destin des deux familles vom Pokk et Tsutsui entre 1968 et 1988 tarde jusqu’en 2012. Il avait été prévu de faire paraître ce roman en même temps qu’une version numérique de l’ensemble de la saga qui aurait commencé en 1938 et ce serait terminé en 2009. Ceci n’a pas été possible et a brouillé la réception de Fusions, dont la publication a finalement attendu plus de treize ans et dont les réécritures successives ont rendu l’intrigue de plus en plus complexe : de nombreux retours en arrière, une foule de personnages, jusqu’à sept points de vue différents sur les événements. La tâche du lecteur n’en était pas simplifiée.
En 2014 paraîtra Le Démantèlement du cœur qui met en scène les deux ans qui suivent la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011) vécue par le fils de Max et de Shizuko. Cette fois les personnages mourront, la saga est close. Elle se déroule entre 1938 et 2013, 75 ans d’histoire nucléaire : naissance, apogée, et chute. »

 

L’ESPACE CULTUREL DE BARBAIRA est un lieu municipal tout neuf, situé dans un bâtiment agréable et fonctionnel, dédié aux différentes activités culturelles et associatives du village.
L’Espace culturel est situé au cœur du village, place du 14 juillet. Les rencontres se font dans la salle G. Brassens au 1er étage.

Barbaira est un joli village situé le long de la 113, entre Trèbes et Capendu.
Depuis Carcassonne ou bien Narbonne, entrer dans Barbaira et suivre l’ancienne N113 (route de Carcassonne / route de Narbonne) qui traverse tout le village. La place du 14 juillet est au centre, sur la gauche en venant de Carcassonne, ou à droite en venant de Narbonne.
Places de parking sur la place ou bien le long de la rue principale.